À Propos

Bienvenue dans l'univers fascinant des verreries ancestrales d'Europe !

Ce site est né d'une passion profonde pour l'art verrier et d'un héritage familial exceptionnel. Descendant de plusieurs dynasties verrières qui ont marqué l'histoire de cette industrie millénaire (les Schmid, Hug, Sigwart, Haour, Heitzmann, Hintzy, Grésely, Greiner, Stenger, mais aussi les Bormioli, Saroldi et tant d'autres), je me consacre à la recherche, la documentation et la préservation de la mémoire des verreries anciennes qui ont façonné nos régions, et aussi celle de leurs maîtres verriers.

Des profondes forêts de la Forêt-Noire aux ateliers séculaires d'Altare en Ligurie, en passant par les verreries forestières du Canton de Soleure et de Franche-Comté, nos ancêtres verriers ont perpétué un savoir-faire d'exception depuis le début du XVIIe siècle. Dans ces établissements souvent éphémères - dix à vingt ans, le temps d'épuiser le bois environnant - ils menaient une existence rude mais libre, bien plus que leurs contemporains.

Ces maîtres verriers formaient une véritable aristocratie ouvrière. Détenteurs d'un savoir précieux transmis de génération en génération, ils vivaient en communautés endogames où filles et fils de verriers épousaient leur destin au feu et au verre. L'art du soufflage, difficile et exigeant, ne s'acquérait qu'au prix d'une formation de plusieurs années, conférant à ces artisans un prestige remarquable.

L'histoire de ces dynasties s'enracine vers 1600, un peu plus tôt en Italie et en Lorraine. En Franche-Comté, alors espagnole, l'industrie verrière ne pénètre qu'avec l'annexion française. Les Rois de France, saisissant l'opportunité, attirent ces maîtres verriers pour réduire les importations et repeupler une région décimée par la Guerre de Trente Ans - elle avait perdu les deux tiers de sa population.

Beaucoup de ces verriers étaient protestants, voire anabaptistes, ce qui ne fut pas sans créer des tensions. Mais leur expertise était si précieuse que certains accédèrent au rang de gentilshommes verriers, particulièrement les dynasties italiennes, lorraines et normandes qui obtinrent parfois de véritables lettres de noblesse.

Peu avant la Révolution, les verreries franc-comtoises virent partir leurs meilleurs artisans vers la Vallée du Gier. Ces Bolot, Neuvesel, Robichon y fondèrent des établissements révolutionnaires - plus stables, plus grands, plus efficaces, employant des centaines de verriers - écrivant ainsi la plus belle page de l'histoire de la verrerie industrielle française.

Ainsi, l'industrialisation bouleversa cet ordre séculaire. L'arrivée des grandes manufactures au charbon transforma le maître verrier libre en "ouvrier verrier", puis, avec la mécanisation, simplement en "ouvrier" au XXe siècle. Pourtant, malgré la perte de prestige et de liberté, ces hommes conservèrent leur fierté et leur maîtrise exceptionnelle.

La mission que je me suis donnée est de faire revivre cette épopée extraordinaire, de retracer les parcours de ces maîtres du feu qui ont façonné notre patrimoine verrier européen. Chaque four éteint, chaque dynastie oubliée raconte une histoire que je m'efforce de reconstituer avec passion et rigueur.

Rejoignez-moi dans cette quête passionnante pour préserver et transmettre la mémoire de ces artisans d'exception, gardiens d'un art ancestral qui continue d'illuminer notre époque.

Arnaud Balandras